L’épreuve de Culture Générale et Expression est l’une des plus importantes du BTS, toutes spécialités confondues. Le sujet BTS CGE 2024 avait pour thème « L’invitation au voyage », un thème riche qui mobilise imaginaires, représentations, libertés et contraintes.
Le corpus 2024 de BTS CGE réunissait des textes de Lucie Azéma, Driss Chraïbi, Christel Mouchard ainsi qu’une photographie publicitaire de NomadSister. Ensemble, ils interrogent la place des femmes dans le voyage, les enjeux d’émancipation, mais aussi les obstacles sociaux, culturels et symboliques qui accompagnent l’idée de partir.
Avec ce sujet, tu es plongé dans un ensemble de textes qui racontent des départs, des risques, des libérations, des luttes et des expériences intimes. Bref : un terrain parfait pour progresser en méthode de synthèse, en analyse, et en argumentation personnelle ✨.
Pourquoi travailler les annales BTS CGE ?
Revisiter les sujets comme le sujet BTS CGE 2024 est un excellent moyen de progresser, car tu comprends comment mobiliser les compétences attendues : restituer fidèlement les idées d’un corpus, identifier les points communs et les divergences, mais aussi structurer une synthèse réellement objective. En travaillant ce sujet de BTS CGE, tu développes ta capacité à repérer les notions clés du programme : la représentation des femmes, la liberté individuelle, les normes sociales, les pratiques culturelles et les rapports de pouvoir.
T’entraîner sur ce sujet de BTS CGE te permet également d’améliorer ton écriture personnelle, car tu apprends à articuler arguments, exemples et références tirées du dossier documentaire, toujours dans une expression claire et maîtrisée. Plus tu pratiques les annales de BTS CGE, plus tu comprends les attentes du correcteur, et plus ton raisonnement devient fluide et pertinent. Avec ce sujet 2024 de BTS CGE, tu t’habitues aussi à analyser des textes littéraires exigeants et à interpréter des images, deux compétences indispensables à l’épreuve 📚💡.
Le sujet d’annale du BTS CGE – 2024
BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR
TOUTES SPÉCIALITÉS
CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION
SESSION 2024
Durée : 4 heures
Coefficient : 3
Aucun matériel n’est autorisé.
Dès que le sujet vous est remis, assurez-vous qu’il est complet.
Le sujet se compose de 6 pages, numérotées de 1/6 à 6/6.
L’invitation au voyage
PREMIÈRE PARTIE : SYNTHÈSE (40 points)
Vous rédigerez une synthèse objective, concise et ordonnée des documents suivants :
Document 1 : Lucie Azéma, Les femmes aussi sont du voyage, 2021.
Document 2 : Driss Chraïbi, La Civilisation, ma Mère !…, 1972.
Document 3 : Christel Mouchard, L’Aventurière de l’Étoile, 2020.
Document 4 : Photographie publicitaire de NomadSister/la voyageuse, plateforme d’hébergement pour femmes voyageant seules, 2019.
DEUXIÈME PARTIE : ÉCRITURE PERSONNELLE (20 points)
Le voyage permet-il vraiment de se libérer ?
Vous répondrez à cette question d’une façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, vos lectures et vos connaissances personnelles.
Document 1 : Lucie Azéma, Les femmes aussi sont du voyage, 2021.
Lucie Azéma est journaliste et voyageuse au long cours.
Si la voyageuse revendique son droit à l’errance et au vagabondage, si aucun homme n’est là pour la protéger comme un petit bébé fragile, qu’aucun époux ne l’a forcée en la traînant dans ses bagages, si elle est seule, immensément seule, et libre, alors cette voyageuse ne peut être qu’une femme de mauvaise vie, une « aventurière » au sens originel du terme. Qu’une femme puisse voyager pour les mêmes raisons qu’un homme, affranchie de toute contrainte, semble difficile à encaisser pour certains. Tout au long de sa vie, Isabelle Eberhardt¹ sera harcelée car jugée trop scandaleuse, alors qu’elle ne rêvait que d’une chose : se laisser dévorer par l’immensité du désert. Les détracteurs d’Anne-France Dautheville, première femme à avoir fait le tour du monde à moto en 1972, ont raconté qu’elle était nymphomane² et qu’elle ne pouvait avoir suivi le raid de motards qu’en camion, non à moto. De même, lorsque Alexine Tinné embarque à Khartoum direction la tribu Dinka, le célèbre aventurier Samuel White Baker la qualifie de « folle », car elle se rend dans des régions où les hommes vivent nus. En réalité, si Baker est fou de rage, c’est parce que Tinné a embarqué sur le seul vapeur disponible, à une époque où la concurrence dans la course à l’exploration des sources du Nil est rude.
Ces accusations et calomnies³ offrent un boulevard de légitimité à ceux qui harcèlent sexuellement les voyageuses de passage. Sarah Marquis raconte par exemple, alors qu’elle est en Mongolie, que des adolescents à cheval la suivaient à travers la steppe en lui demandant du « six » (voulant dire du « sexe »). Quelques pages plus loin, elle écrit : « Désormais, dès que le jour s’efface à l’ouest, l’angoisse monte, le sommeil ne me gagne plus […]. Des hommes à cheval ont pris l’habitude de venir me voir au crépuscule. Comme des loups, ils s’agitent lorsque la nuit s’ébroue, ils glissent dans la pénombre jusqu’à mon campement, je ne les entends jamais arriver à l’avance. » L’écrivain Chantal Thomas raconte une anecdote similaire, au Mexique, lorsque le veilleur de nuit la réveille à quatre heures du matin, soi-disant pour s’assurer qu’elle n’a pas de problème de plomberie. De même, lorsque Marga d’Andurain séjourne dans un hôtel de Djeddah, en Arabie saoudite, le patron vient sans cesse frapper à sa porte, sans raison : « Il lui faut rentrer de force, de la lubricité⁴ à l’armoire », écrit-elle.
Pour certaines, les ragots misogynes⁵ se sont transformés en véritable cauchemar. Ainsi, Marga d’Andurain est arrêtée plus tard dans la nuit, dans ce même hôtel, car on l’accuse à tort d’assassinat. Auparavant, elle avait déjà été enfermée dans le harem de son sous-gouverneur de Djeddah, et cette fois, c’est au cachot qu’on la jette. D’Andurain décrit sur des pages entières l’horreur des geôles où elle survit : « elle vit au milieu de « réduits humains », de cafards ailés, de rats, de punaises, d’araignées « grosses comme des crabes », son corps est couvert d’ecchymoses, son imagination la mord, oscille entre l’envie de s’échapper par les toilettes et celle de se suicider. Après plusieurs mois dans cet enfer, elle est finalement innocente et libérée. En 1948, elle sera assassinée au large de Tanger. Elle a alors cinquante-cinq ans. Son corps, jeté à la mer par ses assassins, n’a jamais été retrouvé. »
Document 2 : Driss Chraïbi, La Civilisation, ma Mère !…, 1972.
Dans ce roman situé au Maroc, deux fils brossent tour à tour le portrait de leur mère. Cet extrait en est la fin. L’un des fils est déjà en France pour ses études. La mère formule le projet de le rejoindre seule.
Ma mère¹ a été reçue à tous ses examens – et même au permis de conduire. Elle s’est fait couper les cheveux et me les a offerts, un tas foisonneux dans un cabas.
— En souvenir du passé, m’a-t-elle dit.
À Pa², elle a remis ses diplômes entourés d’un ruban. Et nous a annoncé son départ. Oui, elle en avait décidé ainsi, brusquement, sous le casque du coiffeur. Nous n’avons pas dîné ce soir-là. N’ayant pas fermé l’œil de la nuit. Toute la nuit, nous l’avons aidée à boucler ses valises, tandis qu’elle pleurait, ruminait, riait, éclatait de nouveau en sanglots, nous expliquant pourquoi elle partait, combien de temps elle serait absente et ce que nous devions faire en l’attendant et, n’est-ce pas, je verrai mon fils là-bas, je saurai de science certaine s’il est heureux, j’irai à la découverte de cet Occident, j’ai besoin de faire reculer mon horizon, de constater, de faire le bilan. « Oui, chérie, pas de panique. »
— « Te n fais pas, petite maman, répondais-je en écho. » Nous étions l’un et l’autre des adultes en chair et en os et nos voix étaient de bois.
Pa a refusé de l’accompagner jusqu’au port. Je l’ai vu l’embrasser, là-bas, près de la douane, très vite, comme s’il avait honte de manifester ses sentiments en public. Et il s’est sauvé encore plus vite. Moi, je me suis battu avec les porteurs, les dockers, les stewards. J’ai monté moi-même les bagages de ma mère et je me suis assis dessus, au milieu de la cabine. Et là, je lui ai donné mes dernières instructions, en prenant tout mon temps. Quand le navire a frémi sous la sirène, maman m’a serré dans ses bras.
— Au revoir, mon fils. Vite, dépêche-toi, on va retirer la passerelle.
J’ai éclaté de rire.
— Oui, m’man, j’ai entendu cette vieille sirène.
— Dépêche-toi. Voyons, au lieu de rire comme un âne. On va partir d’une minute à l’autre.
— Oui, m’man, on va partir. J’ai très bien compris.
J’ai ôté mes souliers et je suis allé m’allonger sur la couchette.
— Mais qu’est-ce… qu’est-ce que tu fais ?… Tu ne pars pas avec moi !
— Si, je pars avec. J’ai pris un petit billet, moi aussi. J’ai tout arrangé avec mes copains qui s’occuperont de tes copines et Pa n’a besoin de personne, il ne lui arrivera rien du tout, crois-moi. Et je n’en sais rien.
Elle m’a donné une gifle sifflante et j’ai aussitôt happé cette main qui venait de me frapper, j’ai embrassé très fort.
— Idiot ! Triple idiot ! Centuple idiot !
— Oui, m’man, tout ce que tu voudras, passe-moi ton stylo. Je signe, mais l’idiot part avec toi.
Son visage était tout contre le mien, à se toucher presque. Nous sommes demeurés ainsi jusqu’à l’ébranlement du navire.
— Donne-moi une cigarette.— Oui, m’man. Avec plaisir. Tu comprends, petite mère ? Peut-être dans ce monde inconnu vers lequel tu te diriges aurais-tu besoin de moi un jour… Eh bien ! Tu ne dis rien ?
Document 3 : Christel Mouchard, L’Aventurière de l’Étoile, 2020.
Histoire de Jeanne Barret (1740-1807), première femme à avoir fait le tour du monde avec l’expédition de Bougainville sur l’Étoile de 1766 à 1769. Déguisée en homme, sous le nom de Jean Barret, elle s’est enrôlée comme valet et assistant du scientifique de l’expédition, Philibert Commerson, avec qui elle avait une liaison. Les extraits suivants font suite à la découverte de son sexe par l’équipage.
Dans les journaux de bord, l’événement est traité en anecdote. Le chirurgien Vivez s’en amuse ; Pierre Duclos-Guyot ne lui accorde qu’une phrase : « On a découvert que le domestique de M. Commerson, médecin, était une fille qui avait passé pour un garçon. » Le prince de Nassau le note sans grand souci d’exactitude, avec plus d’admiration que de pitié : « Les matelots ont trouvé à bord de l’Étoile une fille déguisée sous les habits d’homme qui servait de laquais à M. Commerson. Sans soupçonner le naturaliste de l’avoir engagée à un voyage aussi pénible, j’aime à accorder à elle seule tout l’honneur d’une entreprise aussi hardie, abandonnée dans les tranquilles occupations de son sexe, elle avait osé affronter les fatigues, les dangers et tous les événements que l’on peut attendre dans une navigation de ce genre. L’aventure, je crois, peut avoir place dans l’histoire des filles célèbres. » […]
Ayant échappé au scorbut, à la dysenterie² et se moquant des Hollandais comme de la Terre australe, Jeanne n’a pas de raison de partager le souci de son commandant. Elle n’a, en fait, plus aucun souci à partager. La guerrière a posé ses sabots, posé son sexe. Sa défaite a été humiliante, mais elle regarde en avant ; malgré la situation du faux eunuque³, la solitude n’a été en ce temps-là d’une femme en pantalon, à son avis, que « une personne n’oblige à se cacher ni à se dérober ». La terre continue de tourner, l’expédition d’avancer, les matelots de maltraiter… Combien sont-ils, à bord de l’Étoile, à constater qu’on peut avoir une femme à bord sans que la Marine du roi s’effondre ? En cela, le chirurgien Vivez n’a pas tort de prédire d’une lumière douce le nouveau mode de vie de sa coéquipière, libre de terminer le voyage « fort agréablement ».
Document 4 : Photographie publicitaire de NomadSister/la voyageuse, plateforme d’hébergement
pour femmes voyageant seules, 2019.

Conseils essentiels pour réussir l’épreuve de CGE du BTS
Pour réussir un sujet BTS CGE comme celui de 2024, il est essentiel que tu commences par lire le corpus avec attention, en cherchant les idées principales, les nuances, le ton employé et les enjeux humains ou sociaux soulevés. Une bonne synthèse repose sur ta capacité à reformuler sans juger, en reliant les documents de manière logique et ordonnée. Tu dois montrer que tu comprends le fil conducteur du corpus et que tu sais articuler les idées sans t’éparpiller.
La gestion du temps est également déterminante : il est important que tu réserves suffisamment de temps à l’écriture personnelle, car cette seconde partie peut vraiment faire la différence dans ta note. Tu dois écrire un texte argumenté, clair et personnel, tout en appuyant ton propos sur les documents. L’objectif est que ton raisonnement apparaisse structuré, précis, et qu’il montre une réelle prise de recul ✨.
Enfin, n’oublie pas que l’expression écrite compte autant que la qualité des idées : syntaxe, vocabulaire, cohérence, fluidité et précision doivent être au rendez-vous. Un bon devoir de CGE est un devoir agréable à lire, où ton lecteur n’a jamais besoin de relire une phrase pour en comprendre le sens 😌🖊️.
En bref les annales du BTS CGE, ta meilleure préparation !
En te plongeant dans les annales du sujet BTS CGE, comme celle de 2024, tu mets toutes les chances de ton côté pour réussir l’examen. Ce sujet riche, centré sur le voyage, les libertés et les contradictions sociales, t’aide à progresser dans l’analyse, la synthèse et l’argumentation. Plus tu t’entraînes, plus tu gagnes en efficacité, en assurance et en méthode. Et lorsque tu arrives le jour J, tu sais exactement ce que l’épreuve attend de toi 🚀📖.
Si tu veux maîtriser l’épreuve de Culture Générale et Expression, travailler sur des sujets comme celui du BTS CGE 2024 est tout simplement indispensable. À force de pratique, tu développeras un esprit d’analyse solide, une écriture plus souple et une vraie confiance en toi pour réussir brillamment l’examen ✨💪.