L’épreuve de Culture Générale et Expression du BTS reste l’un des moments clés de l’examen. En 2023, le sujet BTS CGE avait pour thème « Dans ma maison », un thème riche qui interroge l’espace domestique, l’intimité et les représentations du foyer.
Avec un corpus varié d’Oblomov à Mona Chollet en passant par Lamarche-Vadel et l’affiche du film Tanguy, cette annale de BTS CGE plonge les étudiants dans une réflexion profonde sur la maison comme lieu de refuge, de tension ou d’identité.
Travailler cette annale de BTS CGE permet de vraiment comprendre ce que les correcteurs attendent : une synthèse précise, rigoureuse et nuancée, suivie d’un essai personnel structuré. Si tu te prépares à l’épreuve CGE du BTS, c’est un excellent point de départ pour progresser rapidement 💡✨.
Pourquoi travailler les annales BTS CGE ?
S’entraîner sur les annales du sujet BTS CGE est la meilleure manière de comprendre la logique de l’épreuve. En travaillant la session 2023 de CGE, tu vois immédiatement comment analyser un corpus dense, comment sélectionner les idées essentielles et comment les organiser dans une synthèse claire. Les sujets de BTS CGE permettent aussi d’apprendre à gérer ton temps, car la synthèse exige un vrai sens de la précision et de la concision.
En t’exerçant sur ce sujet de BTS CGE, tu prends conscience de la façon dont la maison peut devenir un espace symbolique : chez Oblomov, elle incarne l’immobilisme ; chez Lamarche-Vadel, elle peut se transformer en forteresse anxieuse, chez Mona Chollet, elle devient un refuge intime face aux tensions du monde, enfin, Tanguy illustre l’ambivalence de l’attachement au foyer. Explorer ces textes te permet de développer une culture solide et d’enrichir ton regard sur les thèmes contemporains 📚🏠.
Les sujets de BTS CGE t’aident également à mieux cerner les attentes de l’essai. Le sujet « Selon vous, la maison est-elle toujours un refuge ? » oblige à articuler réflexion personnelle, exemples littéraires, documents du corpus et ouverture sur la société actuelle. Plus tu t’entraînes, plus tu apprends à défendre une position claire, argumentée et nuancée ✍️.
Le sujet d’annale du BTS CGE – 2023
BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR
TOUTES SPÉCIALITÉS
CULTURE GÉNÉRALE ET EXPRESSION
SESSION 2023
Durée : 4 heures
Aucun matériel n’est autorisé.
Dès que le sujet vous est remis, assurez-vous qu’il est complet.
Le sujet se compose de 7 pages, numérotées de 1/7 à 7/7.
Dans ma maison
PREMIÈRE PARTIE : SYNTHÈSE (40 points)
Vous rédigerez une synthèse objective, concise et ordonnée des documents suivants :
Document 1 : Ivan GONTCHAROV, Oblomov, 1859, traduit du russe par Arthur Adamov.
Document 2 : Gaëtane LAMARCHE-VADEL, « Entre les pierres du mur », revue Autrement, 1990.
Document 3 : Mona CHOLLET, Chez soi, une odyssée de l’espace domestique, 2015.
Document 4 : Etienne CHATILIEZ, Tanguy, affiche du film, 2001.
DEUXIÈME PARTIE : ÉCRITURE PERSONNELLE (20 points)
Selon vous, la maison est-elle toujours un refuge ?
Vous répondrez à cette question d’une façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, vos lectures et vos connaissances personnelles.
Document 1 : Ivan GONTCHAROV, Oblomov, 1859, traduit du russe par Arthur Adamov.
La scène se déroule au dix-neuvième siècle, à Saint Petersbourg chez Ilia Ilitch Oblomov, le personnage principal, qui vit de ses rentes.
Chez lui, Oblomov ne portait jamais ni cravate ni gilet, car il aimait la liberté et l’espace. Ses pantoufles étaient longues, moelleuses et larges ; lorsqu’il sortait de son lit, ses pieds, sans même qu’il les regardât, s’y glissaient tout seuls…
La position allongée n’était pas pour Oblomov un besoin, comme elle l’est pour un malade ou quelqu’un qui a sommeil. Ce n’était pas un hasard, comme pour un homme fatigué ; pas non plus une volonté, comme peut l’être une pose pour un paresseux : c’était l’état normal. Quand il se trouvait à la maison – et il s’y trouvait presque toujours – il restait couché, et toujours dans cette chambre où nous l’avons découvert, et qui lui servait de chambre à coucher, de cabinet de travail et de salle de réception. Il avait encore trois autres pièces, mais il s’y aventurait rarement, sinon les matins où le valet balayait son cabinet, ce qui, du reste, n’arrivait pas tous les jours. Dans ces pièces, les meubles étaient couverts de housses, et les stores baissés.
La chambre où restait étendu Ilia Ilitch semblait, au premier regard, merveilleusement meublée : on y voyait un bureau d’acajou, deux divans tendus de soie, de jolis paravents ornés d’oiseaux et de fruits tout à fait inconnus dans la nature. Et aussi des tentures de soie, des tapis, des tableaux, des bronzes, des porcelaines, et nombre de charmants bibelots.
Mais l’œil exercé d’un homme de goût y aurait décelé, au terme d’un bref inventaire, l’unique désir de conserver tant bien que mal un décorum exigé par les convenances. Oblomov ne s’était pas soucié d’autre chose. Un goût plus raffiné, plus net, ne se serait pas contenté de ces chaises en acajou, lourdes et disgracieuses, ni de ces étagères branlantes. Le dossier d’un divan s’était affaissé, le bois plaqué se soulevait par endroits.
Et les tableaux, les vases, les bibelots de toute sorte présentaient les mêmes caractères.
D’ailleurs, le maître de céans¹ lui-même regardait son cabinet d’un œil si indifférent et distrait qu’il semblait se demander : Qui donc est venu traîner par ici et foutre tout ça ? Mais la froideur d’Oblomov envers son logis paraissait devoir être dépassée par celle de Zakhar, son valet ; aux yeux, en tout cas, de ce dernier, qui examinait ce cabinet, lieu particulièrement négligé, voire abandonné.
Le long des murs, à côté des tableaux, des toiles d’araignée pendaient en festons lourds de poussière ; et les glaces, loin de réfléchir les choses, auraient fort bien pu servir d’ardoises et se couvrir de notes. Les tapis étaient maculés de taches ; et sur le divan traînait un essuie-mains oublié ; enfin, rares étaient les matins où la table ne portait pas, demeurés là depuis le souper de la veille, une assiette, une salière, et, parmi des miettes de pain, un os rongé.
Sans cette assiette, ou la pipe fraîchement allumée et appuyée contre le lit, ou le maître lui-même qui s’y trouvait, bien sûr, allongé, on eût pu croire la chambre inhabitée, tellement tout y était poussiéreux, déteint, dépourvu de toute trace d’une présence humaine.
Document 2 : Gaëtane LAMARCHE-VADEL, « Entre les pierres du mur », revue Autrement , 1990.
Volets clos, porte scellée, la maison se referme sur elle-même, ignorant tout du dehors, sourde aux appels, n’ayant plus de timbre vibrant aux tonalités extérieures.
Elle ne connaît plus que les voix qui grondent et insultent, les grognements des chiens ou les stridences des sirènes. Le dehors est-il devenu synonyme de vol et
malfaisance ? L’extérieur menace-t-il de rapt l’intérieur qui s’en défend par des barreaux, alarmes, caméras, codes… ?
Nul ne niera le bien-être de la demeure qui, telle un nid ou une coquille ces figures chères à Bachelard pour évoquer l’intériorité enveloppante de la maison, s’enroule autour de ses habitants, collant à leur intimité, dessinant les coins et les recoins de leurs jeux, leurs amours, mémoires et rêves. Mais une telle maison communiquera d’autant plus des sensations de quiétude, de chaleur, de protection, que le vent s’engouffrera dans la cheminée, que les fenêtres mal jointes grinceront sous la pression des rafales, ou la pluie par saccades frappera les volets. La chaleur n’est jamais si délicieuse que quand l’hiver a poussé ses rigueurs jusque sous les portes, que les bourrelets de laine ou de caoutchouc tentent d’arrêter. […]
Aussi la maison qui aujourd’hui s’isole du bruit, du froid, du chaud de l’air, des insectes, des voisins, de tout autre y compris des hommes, suspectés d’être tous des voleurs, est assurée de conserver plus sûrement silence, propreté, tiédeur, patrimoine, mais aussi de connaître une solitude vide ; vide d’être et d’événement, de ceux qui laissent des traces et font croire aux maisons hantées. Une maison dont la sécurité pointilleuse refoule les visiteurs est incapable d’esprit(s) ; la fuiront bientôt ceux qui s’y étaient installés, quand l’hostilité a remplacé l’hospitalité. Ne plus être visitée, c’est pour la maison perdre toute occasion d’offrir un toit à celui qui en est privé ; c’est oublier que l’immobilité et la longévité qui caractérisent la maison la prédestinent à ceux qui passent, s’y arrêteront pour une halte. La maison est aussi une étape. On s’y pose et repose pour en repartir. Elle est aussi cette lumière qui sourit au loin, comme le phare ou l’amer signalent la terre, ou l’accotement prochain. Elle ne peut se soustraire à ce rôle d’accueil de l’étranger, d’ouverture qui fait signe, sans manquer à elle-même, sans perdre même pour qui l’habite le secret de son intimité. Car celui-ci en effet ne consiste pas en un repli sur soi, mais bien dans la capacité d’introduire sans crainte l’inconnu au cœur de la maison et de transformer les âpretés de la route en un séjour amical.
Document 3 : Mona CHOLLET, Chez soi, une odyssée de l’espace domestique, 2015.
Il y a douze ans, c’était déjà un besoin de m’arrimer à la vie par des liens plus solides, de trouver des moyens de résister à la dureté des temps et à ses effets minants, qui m’avait poussée à écrire un précédent livre, dont un chapitre portait sur l’idée du foyer. La découverte émerveillée de Gaston Bachelard, à l’époque […], avait eu un effet régénérant, libérateur. Jamais je ne m’étais jetée sur un auteur avec une telle avidité ; j’avais raflé tout le rayon à la librairie en bas de chez moi. Enfin, quelqu’un, quelqu’un qui était par ailleurs un grand philosophe des sciences, un personnage doté d’une autorité indiscutable, affirmait que mon besoin régulier de repli, de solitude, d’évasion dans l’imaginaire ne relevait pas d’une tentation coupable, régressive, infantile, mais d’une pulsion essentielle, bénéfique. […] « La maison abrite la rêverie, la maison protège le rêveur, la maison nous permet de rêver en paix. Il n’y a pas que les pensées et les expériences qui sanctionnent les valeurs humaines. » Peu importe les angoisses que m’inspiraient tant l’état du monde que ma propre situation : « Respire ! » me soufflait Bachelard.
Mais c’est comme si, depuis, la noirceur qui nous assiégeait avait encore grandi, comme si elle était devenue encore plus étouffante. Il me semble vivre dans une société vermoulue, voir des illusions s’effondrer par pans entiers, n’être entourée que de formes et de structures caduques, dépassées, inopérantes. Les nuages politiques s’accumulent, on lutte contre le pressentiment d’une catastrophe, et la situation écologique empêche même de se raccrocher à l’espoir qu’après un épisode de violence généralisée on pourrait tout recommencer à zéro comme sur une belle page blanche. Sur Facebook, un jour de février 2014, l’une de mes connaissances confie qu’elle n’aurait « jamais cru vivre une époque comme celle-ci ». Il lui semble « que l’air devient irrespirable, que les amis sont rares et lointains, que la solitude est le meilleur refuge ». Peu de temps auparavant, une camarade de lycée, qui venait comme moi d’atteindre les quarante ans, me confiait combien, avec le recul, elle enviait le mode de vie insouciant et festif de ses parents dans les années 1970, lorsqu’elle-même était enfant, et combien son quotidien, en comparaison, lui semblait lourd, syncopé¹, angoissé. Un quotidien asphyxié par la disparition de la confiance en l’avenir.
Me voilà donc, entre mes quatre murs, tentant de préserver des vents froids du dehors une petite flamme d’enthousiasme, demandant à mes rêveries de jouer le rôle d’une baguette de sourcier², pillant la bibliothèque à la recherche de trésors de vitalité chez les auteurs qui en ont à revendre.
Document 4 : Etienne ChatilIez, Tanguy, affiche du film, 2001.

Conseils essentiels pour réussir l’épreuve de CGE du BTS
Pour réussir l’épreuve de CGE, commencer par bien analyser la consigne est indispensable. La synthèse doit rester neutre : tu dois reformuler les idées principales, organiser les arguments et ne jamais commenter. Il est essentiel de te concentrer sur les liens entre les documents, car ce sont eux qui donneront à ton travail sa cohérence 📄🔍.
Ensuite, adopter une méthode solide change tout. Tu gagnes du temps en identifiant rapidement les axes communs : la maison comme refuge, la maison comme lieu d’enfermement, la maison comme projection de soi. Formuler des phrases simples, précises et ordonnées permet de valoriser ton travail. Ta synthèse doit refléter ta compréhension globale du corpus 🧩.
Pour l’écriture personnelle, montrer que tu peux construire un raisonnement structuré est primordial. Il ne suffit pas de donner son avis : il faut l’étayer avec des exemples, convoquer le corpus, et mobiliser des références issues de ta culture personnelle. Illustrer tes arguments avec l’actualité, la sociologie ou encore le cinéma donne de la profondeur à ta réflexion 🎬📘.
Enfin, n’oublie jamais que l’épreuve de CGE récompense la clarté, la logique et la finesse d’analyse. Respirer, structurer, illustrer : voilà la clé pour faire la différence le jour J 💪🌟.
En bref les annales du BTS CGE, ta meilleure préparation !
Travailler le sujet BTS CGE 2023 te permet de maîtriser les codes de l’épreuve, de mieux comprendre les attentes du correcteur et de développer une aisance réelle dans la synthèse comme dans l’essai. Ce sujet de BTS CGE t’aide à explorer un thème universel, la maison sous des angles variés, ce qui t’offre une matière riche pour ton argumentation.
En t’entraînant régulièrement, tu seras plus rapide, plus confiant et plus structuré. Les annales de CGE sont véritablement le meilleur moyen d’arriver serein à l’examen… et de décrocher une excellente note ✨🎓.